6 AVRIL AU 4 MAI 2019
EXPOSITION — SANS VOIX
avec Ange Leccia, Marianna Simnett, Newsha Tavakolian, Marie Voignier et Yuyan Wang
En 1982, Ange Leccia filmait un opéra diffusé à la télévision où apparaissait La Callas. Au lieu de conserver l’intégralité de la représentation, il choisit de montrer uniquement les moments où la cantatrice ne chante pas. Ces courts moments de respiration et de concentration traduisent ainsi l’émotion intérieure de l’artiste. Le refilmage crée un halo autour de la figure féminine, comme l’expression d’une puissante aura, « unique apparition d’un lointain, si proche soit-il » pour reprendre la définition du philosophe allemand Walter Benjamin.
L’exposition Sans Voix part donc de cette œuvre de Leccia pour développer une réflexion autour de cet organisme à travers son absence. De la censure des chanteuses iraniennes évoquées par Newsha Tavakolian aux discours de propagande des guides de Corée du Nord escamotés par Marie Voignier, le retrait de la voix permet aux artistes de pointer des situations politiques anti démocratiques. Yuyan Wang, elle, s’intéresse au karaoké et change les images de clips sirupeux pour celles d’interventions chirurgicales robotisées afin de donner à voir la démultiplication dans nos vies des prothèses techniques ou psychiques. Ce retour de la négativité est aussi sensible chez Marianna Simnett qui s’est fait injecter du Botox dans ses cordes vocales pour mieux nous conter une fable étrange où la raison sort profondément ébranlée. Ainsi, la voix montre en creux un monde en proie aux multiples tensions qui continue à nous fasciner.
L’exposition Sans Voix part donc de cette œuvre de Leccia pour développer une réflexion autour de cet organisme à travers son absence. De la censure des chanteuses iraniennes évoquées par Newsha Tavakolian aux discours de propagande des guides de Corée du Nord escamotés par Marie Voignier, le retrait de la voix permet aux artistes de pointer des situations politiques anti démocratiques. Yuyan Wang, elle, s’intéresse au karaoké et change les images de clips sirupeux pour celles d’interventions chirurgicales robotisées afin de donner à voir la démultiplication dans nos vies des prothèses techniques ou psychiques. Ce retour de la négativité est aussi sensible chez Marianna Simnett qui s’est fait injecter du Botox dans ses cordes vocales pour mieux nous conter une fable étrange où la raison sort profondément ébranlée. Ainsi, la voix montre en creux un monde en proie aux multiples tensions qui continue à nous fasciner.
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Newsha Tavakolian, Listen, 2011, série vidéo
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