À la suite de sa première résidence, la Casa Conti – Ange Leccia est heureuse de proposer en ses murs une exposition d’Anne-Charlotte Finel. Artiste vidéaste, elle travaille le plus souvent avec un matériel léger, offrant la possibilité de capter des scènes à la fois banales et étranges. Lumières et animaux deviennent les personnages principaux de ses séquences qui confinent à l’abstraction et ouvrent parfois sur le champ de la science-fiction. Des biches aux abords d’une cité, comme la brillance de Gerridae, sont autant d’indices d’une forme dystopique qui ne dit pas son nom. À l’affut, Anne-Charlotte Finel propose ainsi un regard inquiet sur le monde, un regard vibrant qui capte le réel comme une chose palpable, mais difficile à cerner. Lors de sa résidence en Corse, elle s’est focalisée sur un élevage de cochons qu’elle filme au plus près, dans une affirmation radicale du détail, pour mêler leur part bestiale à une extrême humanité. Anne-Charlotte Finel prolonge de la sorte son bestiaire afin de témoigner du changement de notre relation aux animaux, êtres doués de sensibilité, auxquels nous sommes pleinement liés. Dans cette tentative de sortir de notre position anthropocentrique, l’artiste nous invite à penser un univers aux frontières moins marquées, où les ordres se confondent – un appel aussi à refuser les vérités hiératiques qui nous sont assénées.