
7 JUIN AU 31 AOÛT 2025
EXPOSITION — ALWAYS THE SUN
avec A.K. Burns, Saodat Ismailova, ANGE LECCIA, Agnieszka Polska, Muhannad Shono
Commissaire : Fabien Danesi
Vernissage : Samedi 7 juin 2025 de 16h à 20h
La Casa Conti – Ange Leccia présente Always the Sun, une exposition en partenariat avec le OFF de la Biennale De Renava à Bonifacio. Conçu comme le pendant de son projet Plein Soleil qui plonge dans les collections du Centre Pompidou autour de cette thématique solaire, son titre fait écho à la chanson éponyme du groupe britannique The Stranglers, sortie en 1986 – une ballade mélancolique dont le refrain interroge la constance du soleil dans un monde troublé. À travers le médium de l’image en mouvement, Always the Sun propose une traversée sensible et critique des représentations de l’astre, en convoquant récits, mythes, perceptions et expériences où le soleil devient une véritable surface de projection.
Le soleil, moteur ancien de la vie, n’a cessé d’être investi par les sociétés humaines comme principe d’organisation du monde, mais aussi comme lieu d’excès et de fascination. Aujourd’hui, son intensité physique rejoint d’autres tensions : mutations climatiques, crises énergétiques, fragilité des équilibres planétaires. Tandis que les scientifiques annoncent un pic d’activité solaire pour cette année 2025, le besoin de reconsidérer notre rapport à cette lumière familière s’impose avec acuité. Le soleil revient dans les esprits, non comme évidence, mais comme question.
Les œuvres réunies dans l’exposition mobilisent les possibilités plastiques, symboliques et narratives de la vidéo pour approcher ce foyer instable. Certaines adoptent une approche historique ou mythologique, d’autres s’ancrent dans des réalités géographiques précises, d’autres encore mettent en scène une parole intime ou une perception altérée. Ce qui circule entre elles, ce n’est pas un message commun, mais une ambivalence : entre fascination et résistance, dévoilement et disparition, mesure et vertige.
Always the Sun ne cherche pas à produire un discours univoque sur l’astre solaire. Elle rassemble des œuvres où le soleil est directement présent – parfois comme personnage, parfois comme phénomène physique ou élément déclencheur. Sa lumière, ses absences, ses effets sont interrogés sous des angles multiples : mémoire, croyance, savoir scientifique, sensation vécue, fiction politique. Ce n’est pas tant une exposition sur le soleil qu’avec lui, dans une proximité traversée autant par des contrastes que par des éclats et quelques inquiétudes. De la sorte, Always the Sun invite à une attention renouvelée à cette lumière qui, pour encore 4,5 milliards d’années, va vraisemblablement continuer de modeler nos jours et nos imaginaires…
Image : A.K. Burn, Untitled (eclipse), 2019, couleur, 16mm, film transféré sur vidéo HD, muet